LA "COTE DE BROUILLY"
C'est un récent voyage dans le Beaujolais qui m'a donné envie de consacrer une étude de terroir à cette appellation exceptionnelle. Elle n'est pourtant pas la plus connue des crus du Beaujolais, comparée aux appellations Morgon ou Moulin-à-Vent qui sont réputées produire les Beaujolais avec le plus de puissance, de complexité et de potentiel de vieillissement.
Cependant, j'ai été très séduit par le caractère très marqué des crus de la "Côte de Brouilly" qui dévoilent une forte minéralité et une floralité très intense ainsi qu'une belle structure... Une expression intense et unique du Gamay qui vaut d'être présentée et approfondie par une étude de terroir...
Pour commencer une belle image pour s'imprégner de la beauté du lieu :
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Le Mont Brouilly qui porte les vignobles de la Côte de Brouilly s'élève au milieu de la plaine de la Saône et offre de très belles expositions aux vignes (Crédit photo vins-descombes.fr). |
Et une vue plus lointaine pour placer le Mont Brouilly en perspective dans son paysage, tel un promontoire en avant des Monts du Beaujolais juste derrière :
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Le Mont Brouilly se devine au milieu de la photo juste en avant de la chaine des Monts du Beaujolais. La plaine de la Saône au premier plan.. |
Plan :
- Histoire
- Règlementation de l'appellation et style des vins
- Accords mets-vins
- Localisation
- Surface
- Cépages
- Climatologie
- Sols
- Topographie et techniques viticoles spécifiques
- Carnet de dégustation
- Domaines recommandés
1. Histoire
Le
nom "Brouilly" proviendrait de "Brulius" un lieutenant Romain qui aurait
fait construire une villa sur le Mont Brouilly au IVème siècle et y aurait
planté des vignes.
Cependant, la présence de vignobles sur le Mont n'est attestée qu'au XIème siècle.
Au XIIème siècle de nombreuses propriétés sont construites autour du Mont et le vignoble se développe.
Au XIXème siècle, le vignoble du Beaujolais subit de nombreux fléaux comme le reste du vignoble Français (mildiou, oïdium, phylloxéra). En 1857, les vignerons font construire la chapelle "Notre-Dame-du-Raisin" au sommet du Mont pour conjurer ces fléaux. Chaque année, le 8 septembre, un pèlerinage est organisé jusqu'à la chapelle.
En 1934, les vignerons fondent "l'Association des producteurs du vin de la Côte de Brouilly".
Cependant, la présence de vignobles sur le Mont n'est attestée qu'au XIème siècle.
Au XIIème siècle de nombreuses propriétés sont construites autour du Mont et le vignoble se développe.
Au XIXème siècle, le vignoble du Beaujolais subit de nombreux fléaux comme le reste du vignoble Français (mildiou, oïdium, phylloxéra). En 1857, les vignerons font construire la chapelle "Notre-Dame-du-Raisin" au sommet du Mont pour conjurer ces fléaux. Chaque année, le 8 septembre, un pèlerinage est organisé jusqu'à la chapelle.
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La chapelle Notre-Dame-du-Raisin au somment du Mont Brouilly (Crédit photo espace-des-brouilly.com) |
En 1934, les vignerons fondent "l'Association des producteurs du vin de la Côte de Brouilly".
L'appellation Côte de Brouilly sera reconnue par décret en 1938.
2. Règlementation de l'appellation et style des vins
Le Côte de Brouilly est un vin tranquille exclusivement rouge.
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Etiquette sur fond de "Pierre bleue" typique du sol de la Côte de Brouilly (Crédit photo 1jour1vin.com) |
Les 4 communes qui portent l'appellation sont les suivantes :
Saint-Lager : Est
Odenas : Sud
Quercié-en-Beaujolais : Ouest
Cercié : Nord
Le cépage roi est bien sûr le Gamay, même si d'autres cépages accessoires sont autorisés jusqu'à 15 % en complantation. Le Gamay trouve sur ce Mont un terroir exceptionnel qui lui permet de se sublimer, de développer des caractéristiques très spécifiques (arômes, saveurs...).
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Une grappe de Gamay bientôt à maturité |
Style des vins
Le terroir permet de produire deux styles de vins :
- Sur pierre bleue : d'une robe rubis bleutée, ils sont assez tanniques, avec une belle chair, une fermeté tannique rare pour le Gamay. Les arômes sont intensément fruités (cerise Burlat), floraux (violette), épicés (poivre) et minéraux (pierre). Les vins sont de bonne garde (5-8 ans). Au vieillissement des notes de cuir et de sous-bois apparaissent.
- Sur granite : robe rubis moins profonde, plus souples, plus précoces aromatiquement mais avec moins de complexité et pas cette minéralité spécifique à la "pierre bleue".
Les vignerons assemblent souvent ces deux terroirs dans leurs cuvées de base. En haut-de-gamme, ils sélectionnent des vins de pure pierre bleue.
Les densités de plantation sont élevées : minimum 6000 pieds / ha.
La taille classique est le gobelet, mais les vignerons développent également le cordon de Royat, qui permet une meilleure mécanisation et une meilleure aération du feuillage (maîtrise des maladies cryptogamiques).
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Vignes en gobelet du Côte de Brouilly (Crédit photo vineatransaction.com) |
Le rendement maximum est de 56 hl / ha.
La teneur minimum en alcool est de 10.5 % vol. / La teneur maximum est de 13 % vol. La chaptalisation est possible jusqu'à 13 % vol.
La technique de vinification classique est la macération carbonique ou semi-carbonique (fermentation intra-cellulaire), suivie d'une fin de fermentation classique.
Les meilleurs vignerons élèvent leurs vins en foudres ou fûts.
3. Accords mets-vins
Les Côtes de Brouilly sont dignes d'accompagner diverses viandes. La force tannique des cuvées haut-de-gamme permet même de les accorder avec des viandes rouges.
Les viandes (volaille, veau, porc, gibier) tout simplement grillées font de beaux accords.
Il convient d'éviter les sauces trop épaisses ou trop grasses car ce n'est pas un vin avec un corps très épais même s'il a un certain gras. Les sauces aux fruits rouges peuvent s'accorder avec ses notes intenses de cerise :
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Du gibier avec une sauce aux fruits rouges pas trop sucrée serait un bel accord (Crédit photo lesepicesrient.fr) |
Les préparations Lyonnaises de caractère, telles le saucisson pistaché lui vont également très bien :
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Un accord terrien, les aromes très rustiques du saucisson pistaché et des lentilles se marient aux fruité juteux et à l'intensité tannique rocailleuse du Côte de Brouilly. |
4. Localisation
Localisons tout d'abord le Beaujolais. Ce vignoble se situe dans l'Est de la France, dans le département du Rhône. Les vignobles s'étirent au Nord et au Sud de Villefranche-sur-Saône :
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Villefranche-sur-Saône apparait en rouge sur l'image. On remarque que le Beaujolais se situe à la conflluence d'influences climatiques variées (méditerranéenne, continentale, Atlantique) |
Pour simplifier, on peut dire que la quasi-totalité des vignobles sont dans le département du Rhône. Même si quelques centaines d'hectares se situent en Saône-et-Loire. Les vignobles commencent au Sud de Macon et s'arrêtent au nord de Lyon.
Dans la région du Beaujolais, la Côte de Brouilly se situe au Sud de la région des crus du Beaujolais. Le cru le plus au nord étant Saint-Amour, celui le plus au Sud étant Brouilly avec en son centre la Côte de Brouilly.
Le vignoble du Beaujolais forme une bande de 55 km Nord-Sud sur 12 km Est-Ouest.
Le vignoble est coincé entre les contreforts du massif central à l'Ouest et la Saône à l'Est.
5. Surface
Avec 310 ha, c'est le deuxième plus petit des 10 crus du Beaujolais.
Le plus petit étant Chénas avec 265 ha et le plus grand Brouilly avec 1330 ha.
Les vignes encerclent littéralement le Mont Brouilly.
6. Cépages
Le cépage principal est bien sûr le Gamay noir à jus blanc qui représente au minimum 85 % des parcelles d'un domaine.
Les cépages secondaires sont : le Chardonnay, le Pinot Noir, le Pinot Gris, le Melon et l'Aligoté. Ces cépages ne peuvent plus être plantés depuis le 31.07.2009. Cependant, il peuvent subsister dans en complantation jusqu'à leur arrachage. Ils seront alors remplacé par le Gamay.
La seule exception est le Pinot Noir qui devra être arraché après la récolte 2015.
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Une grappe de Gamay Geoffray, une variété de Gamay Noir à jus blanc très qualitative (Crédit photo gettyimages.com) |
A terme, il n'y aura donc plus que du Gamay en Côte de Brouilly. Cette règlementation est semble-t-il unique au sein des crus du Beaujolais, dans aucun des autres crus on ne cherche à éliminer les cépages secondaires.
Cette démarche vise sûrement à révéler encore plus précisément le caractère de la Côte de Brouilly à travers le cépage Gamay qui retranscrit si bien ce terroir.
Voici les principales caractéristiques agronomiques du Gamay noir à jus blanc :
Origine : Bourgogne. Croisement du Pinot Noir et du Gouais. Il appartient au groupe des "Noiriens" issus du Pinot Noir, tous de maturité précoce et ainsi adaptés aux vignobles septentrionaux ou froids.
Terroir : Adaptable (acides, basiques). Sols peu
fertiles de préférence.
Débourrement : précoce, sensible
aux gels de printemps. Mais ses contre-bourgeons sont fertiles et permettent de produire une petite récolte en cas de gel des bourgeons principaux.
Vigueur : peu vigoureux mais très fertile. Tendance à produire de nombreux grappillons. Doit être taillé court sinon il s'épuise. Plantation à haute densité pour contrer cette fertilité (mini 6000 pieds/ha en Côte de Brouilly).
Maturité : Première époque : 1,5 semaine après le
chasselas. Cette précocité le destine aux vignobles septentrionaux et aux climats continentaux frais à froids.
Faiblesses : Millerandage. Sensible au mildiou, à la pourriture
grise, à l'excoriose, aux maladies du bois, aux vers de
la grappe et à la grillure.
Organoleptique :
Bouche : assez généreux, frais à vif, peu
charpenté, coloré (rubis violacé). Fin.
Nez : expressif mais complexe uniquement sur les meilleurs terroirs avec arômes de fruits noirs, fruits
rouges, pivoine, rose, poivre, réséda, truffe, cuir, minéralité.
La variété de Gamay la plus qualitative est le Gamay noir à jus blanc dont on a sélectionné de nombreux clones qualitatifs : 222, 282, 1169...
Il existe des Gamay à jus colorés appelés Gamay teinturiers (Gamay de Chaudenay, Gamay de Bouze) mais leur rendement organoleptique est moins bon.
Ci-dessous voici un arbre généalogique du Gamay :
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Le groupe des "Noiriens" issus de l'hybridation du Pinot Noir et du Gouais (Crédit http://www.concoursgamay.com/gamay-cepage.php) |
En résumé, le Gamay trouve dans les sols pauvres de la Côte de Brouilly et dans sa topographie très qualitative des conditions viticulturales exceptionnelles.
7. Climatologie
Le climat du Beaujolais n'est pas uniforme, ni clairement typé. Il est à dominante continental tempéré :
- La température annuelle moyenne est de 11,2°C.
- L'insolation annuelle moyenne est de 1925 heures.
- La pluviométrie annuelle moyenne est de 722 mm.
Selon les saisons certaines influences prédominent :
- L'automne reçoit une bonne pluviométrie.
- L'hiver et le printemps : dominante continentale avec un vent de nord-est froid et sec. Les gelées de printemps sont fréquentes.
- L'été : dominante méditerranéenne par le vent du midi qui remonte par le couloir Rhodanien. Orages de grêle fréquents.
Il existe une influence Atlantique venant de l'Ouest mais les Monts du Beaujolais en arrêtent une bonne partie. La pluviométrie est bien répartie sur l'année avec cependant des maximum à l'automne et au printemps (millerandage et pourriture possibles).
L'insolation est par contre très concentrée sur le printemps, l'été et l'automne. Minima mensuels de 50 heures en hiver contre des maxima de 290 heures en juillet.
En bref, le cycle végétatif étant assez court dans le Beaujolais, le cépage Gamay, de maturité 1ère époque est très adapté.
Son débourrement précoce le rend cependant sensible aux gelées de printemps.
C'est un cépage fragile et la pluviométrie assez forte à l'automne peut causer des maladies (mildiou, oïdium, botrytis).
Ainsi, les terroirs de qualité, tels le Monts Brouilly, prouvent toute leur valeur en garantissant une maturité plus précoce et plus accomplie, même dans les millésimes difficiles.
8. Sols
Les roches des Monts du Beaujolais viennent de l'ère Primaire (-650 à -250 millions d'années). Ce socle est formé de granite et de gneiss.
Le Mont Brouilly quand à lui présente la typicité d'être un ancien volcan, en éruption au Dévonien supérieur (- 390 à -355 millions d'années). Comme tous les volcans, les roches produites sont très spécifiques : ici ce sont des "Porphyres", roches magmatiques contenant des quartzites et métadiorites. Elles ont une apparence bleutée et sont appelées "pierre bleue" dans le cru.
Elle ne porte pas son nom de pierre bleue par hasard, voici le socle du Mont Brouilly (Crédit photo degustateurs.com) |
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Les pierres bleues de porphyre à la surface du Mont Brouilly (Crédit photo vin-terre-net.com) |
Les sols sont très homogènes, composés principalement de cette pierre bleue. Ils sont maigres, rocailleux, peu profonds, légèrement argileux sur les pentes. Le bas des pentes est plus argileux.
Les parcelles les plus qualitatives sont situées sur les 2/3 supérieurs du Mont Brouilly.
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Les sols très caillouteux et pauvres du Mont Brouilly (Crédit photo paris-bistro.com) |
Il existe également des sols granitiques sur le bas des pentes du Mont, surtout à l'Ouest et au Nord-Ouest.
C'est cette pierre bleue qui donne ses caractéristiques originales au Côte de Brouilly : intensité aromatique, minéralité aromatique, puissance tannique, finesse de texture, capacité de garde...
- Les vins de pure pierre bleue ont plus de potentiel de vieillissement.
- Les vins d'assemblage pierre bleue / granite sont plus souples et moins complexes, plus précoces.
9. Topographie et techniques viticoles spécifiques
Le vignoble recouvre la quasi-totalité des pentes du Mont Brouilly sur ses 4 versants (Sud, Ouest, Nord et Est). Cependant 80 % des vignes occupent les versants Est et Sud. Le versant Est porte 50 % des vignes.
Le Mont Brouilly débute à 300 mètres d'altitude et culmine à 450 mètres. Les vignes s'étalent de 300 à 400 mètres d'altitude, sauf sur le versant Nord jusqu'à 350 mètres seulement :
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Vu du Mont Brouilly par le Sud-Est, les vignes montent jusqu'à 400 mètres, presque jusqu'au sommet. C'est également le cas à l'Est, au Sud, au Sud-Ouest et à l'Ouest. |
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Vu du Mont Brouilly par le Nord-Ouest, les expositions Nord-Ouest et Nord ne portent des vignes que jusqu'à 350 mètres. Le manque de soleil ne permettant pas de faire mûrir les raisins plus haut. |
La forte déclivité, l'altitude et les bonnes expositions sont garants de très bonnes conditions viticulturales. Les maturités sont ainsi parmi les plus précoces du Beaujolais.
Le Gamay est sensible aux gelées de printemps car il débourre tôt, or les pentes sont moins sensibles aux gelées que la vallée. La position en altitude des vignes les protège donc.
Les fortes pentes permettent une très bonne évacuation des eaux de pluie et ainsi une maîtrise des maladies cryptogamiques.
Ces pentes sont également garantes d'une captation optimale des rayons du soleil permettant une maturation plus rapide des raisins, ce qui est vital dans les années fraîches et tardives. La position avancée du Mont Brouilly par rapport aux Monts du Beaujolais l'expose parfaitement au moindre rayon de soleil, il est littéralement baigné de soleil.
Cette position détachée le rend très venté également, ce qui assainit les vignes et concentre les sucres.
En terme de viticulture, le mode de conduite traditionnel est le gobelet, avec une densité minimale de 6000 pieds/ha. Cette taille permet de maîtriser la forte fertilité du Gamay. Le port buissonant du Gamay protège les grappes contre la grillure à laquelle il est sensible en cas de fortes chaleur.
Cependant la taille gobelet pose des problèmes de rétention d'humidité dans le feuillage pendant les périodes très humides ce qui favorise le développement des maladies cryptogamiques.
Certains vignerons expérimentent ainsi le palissage en cordon de Royat. Ce palissage permet de mieux aérer le feuillage. Cette conduite de la vigne permet également d'optimiser la mécanisation (rognages, écimages).
Les inconvénients sont les fortes pentes qui peuvent rendre la conduite des tracteurs difficile voir dangereuse.
10. Carnet de dégustation
Château Thivin, Cuvée Les Griottes de Brulhié 2010
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Cuvée issu d'une parcelle qui était réputée faire le meilleur vin de la Côte au Moyen-âge (Crédit photo wineconnection21.com) |
Robe rubis profonde allant vers le noir.
Nez concentré et ouvert principalement sur la cerise noire mais également des notes entre la fumée et la réglisse évoquant une forte maturité, un côté légèrement rôti du raisin. On sent beaucoup de soleil, de chaleur, c'est presque sudiste...
En bouche, attaque sur la fraîcheur, charnue mais déliée, pas trop concentrée, belle rondeur, vin assez gras, soyeux qui glisse bien mais finit sur des tanins assez puissants. Très puissant pour un Gamay... Les tannins sont mûrs, ils tendent la finale et la font persister, mêlés d'alcool, avec une fraicheur sous-jacente. Belle longueur.
Ce vin ira bien plus loin, il va développer d'autres arômes, la minéralité de la Côte n'est pas encore sortie mais d'ici 2-4 ans tout sera là... Cela dit, on se régale déjà...
Château Thivin, Cuvée la Chapelle 2010
Robe rubis assez profonde allant vers le bleuté.
Le nez est plus transparent, plus cristallin que sur les Griottes, le fruit plus détaché : très cerise noir, mêlé de pivoine, légèrement minéral, c'est très pur.
La bouche confirme cette impression de fraîcheur, d'équilibre. L'attaque est très fraîche, assez charnue. Le milieu de bouche assez droit, assez gras, bien soyeux, bien dynamique. En finale les tanins sont très frais, très dynamiques, bien intégrés avec l'alcool et la fraîcheur, la minéralité est assez présente. Belle longueur.
Le vin est déjà très ouvert et expressif mais il n'a pas révélé toute sa minéralité, encore une fois 2 à 4 ans seront nécessaires pour découvrir toute sa complexité.
11. Domaines recommandés
Le Château Thivin, à Odenas. Le domaine référence de la Côte de Brouilly.
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